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Inspiration d’un moment
Reconstituez votre propre patrimoine! 05/10/2014

Une fois devenu étudiant, vous serez étudiant pour le reste de votre vie.
 

Cette expression typique, qu'on vous dit lors de l'admission à une nouvelle université, s'applique littéralement à Dr. Sona Aronian qui, après de longues décennies d'enseignement universitaire, a décidé de reprendre ses études, cette fois à l'Université Virtuelle Arménienne.


     Sona Aronian, née à Lynn, Massachusetts dans une famille des survivants du génocide arménien de l'Empire Ottoman, a une histoire familiale très intéressante. Son père, Dr. Archag Aharonian, fier d'être originaire de Zeϊtoun, qui était étudiant en médecine de l'Université de Constantinople (Istanbul) à l'époque de la Première Guerre mondiale, a été forcé de servir dans les bataillons de travail militaire. Alors qu'en même temps sa mère a perdu toute sa famille à Maden pendant le génocide arménien et elle a été kidnappée et offerte en cadeau à un officier de cavalerie turque à Istanbul. Chemin faisant vers Konya elle s'est échappée et a rencontré Archag, qui s'était aussi évadé des bataillons de travail. À la fin de la guerre ils se sont mariés et sont allés à Istanbul, puis aux États-Unis en 1921.


Les Aharonian sont devenus Aronian dans le nouveau pays et ils ont donné naissance à Sona Aronian qui a grandi et est devenue professeur de littérature russe et de littérature comparée; elle a enseigné à l'Université de Rhode Island pendant 40 ans. Le père de Sona s'est rapatrié en Arménie soviétique en 1947 avec la première caravane des Arméniens-Américains où il est mort en 1960 sans être en mesure de revoir sa fille Sona qui restait aux États-Unis avec sa sœur aînée. Le premier voyage de Sona en Arménie a eu lieu après la mort de son père. Depuis lors elle a visité l'Arménie six fois, la dernière fois étant en 2012.
 

La communauté de Aronian avait très peu d'Arméniens et aucune église arménienne. Elle n'a pas eu l'occasion de profiter d'une atmosphère arménienne et d'apprendre couramment la langue arménienne. Elle ne pouvait pratiquer l'arménien qu'une fois par semaine au cours de ses visites à Providence, où il y avait plus d'Arméniens. Elle a étudié à l'Université Yale à New Haven, Connecticut, puis elle a déménagé en Pennsylvanie, avant sa carrière d'enseignante à l'Université de Rhode Island.
 

Elle se souvient de certains de ses étudiants arméniens et elle rit joyeusement en se rappelant comment elle échangeait quelques phrases en arménien avec eux, ce qui lui faisait sentir reliée à la grande communauté qui est dispersée à travers le monde. Jusqu'ici elle se souvient de l'un d'eux qui jouait bien duduk.
 

Dr. Aronian a pris sa retraite il y a deux ans et demi et dès lors elle a commencé le programme de l'Université Virtuelle Arménienne dont elle s'est informée via internet. Elle était ravie d'utiliser une approche méthodologique récente dans l'enseignement, incluant des images et des éléments multimédias.
 

"J'apprécie vraiment que l'UVA vise la prise de conscience des difficultés de la langue arménienne pour les locuteurs non natifs tout en faisant face à ces problèmes" a dit Dr. Aronian.
 

Elle a pris huit cours de l'arménien occidental et elle a complété le programme. Ensuite elle a pris les deux cours de la musique arménienne. Elle dit qu'après la première année les cours ont progressé beaucoup plus rapidement. Sa passion pour l'apprentissage était si forte qu'elle prenait le temps nécessaire pour apprendre les leçons.
 

Dr. Aronian se souvient toujours de ses instructrices compétentes de l'UVA qui l'ont aidée à aimer les séances hebdomadaires et à apprendre avec plaisir tout en s'amusant. L'enseignante retraitée et l'étudiante passionnée de l'UVA fait maintenant des recherches et écrit l'histoire de sa famille.
 

Aronian aime beaucoup les écrivains arméniens Zabel Yessayan et Vahan Tekeyan. Elle envisage de prendre prochainement les cours de la littérature arménienne. Lors de la réunion de l'Association internationale des femmes arméniennes dont elle est membre de longue date, elle parle toujours de ses études de l'UVA et elle dit qu'il y a toujours quelqu'un qui s'intéresse à l'UVA.
 

"J'attribue tout le mérite à l'UVA pour ce qu'il me permet de m'accomplir en reconstituant mon propre patrimoine" dit Dr. Aronian.


Par Harout Ekmanian